Saturday, November 12, 2011

Fumatul in timpul sarcinii – ignoranta si egoism

Am vazut in parc cateva gravide care fumau si cateva mamici care alaptau cu tigara in mana. Mi se pare cel mai ingrozitor lucru. Este vorba in primul rand de ignoranta – copilul din burtica sau nou-nascutul si asa va fi expus unei lumi pline de pericole cum ar fi poluarea, hrana artificiala sau stress, dar mama ii mai administreaza in mod constient inca o doza de pericol, doar pentru ca ea nu are taria de caracter sa renunte la un obicei prost care nici ei nu-i face bine. In al doilea rand este vorba de egoism. O femeie insarcinata fumatoare demonstreaza deja ca ii pasa mai mult de ea insasi decat de copilul pe care urmeaza sa-l aduca pe lume. Poate suna dur, dar eu asa vad lucrurile. La orice slabiciune se poate renunta cu putin efort daca aceasta renuntare iti va aduce tie sau celor din jur un beneficiu pe termen lung. Nu pot compara fumatul cu nici o alta slabiciune, pentru ca nu exista nimic similar, poate doar jocurile de noroc, intr-o oarecare masura. Insa alea pot doar sa te ruineze financiar nu si pe interior.
Tentatiile sunt mari in ziua de azi, inclusiv pentru o femeie insarcinata, care poate isi doreste o prajitura apetisanta de la cofetarie (toate sunt facute din crema artificiala), o punga de cheaps-uri (otrava adevarata), o noapte petrecuta intr-un club de distractii (zgomotul foarte mare si fumul de tigara excesiv ii poate face rau bebelusului), etc. Dar inainte sa dam frau liber poftelor trebuie sa ne gandim ca nu mai suntem in secolul 19 cand se faceau copii pe banda. Acum varsta medie a gravidutelor porneste in general de la aproape 30 ani, multe fac si dupa 30, cand deja si asa exista pericole foarte multe din punct de vedere fiziologic atat pentru mama cat si pentru fat. Cand te decizi la o sarcina dupa 30 ani iti iei un angajament foarte serios pentru ca nu ai timp sa mai incerci inca de 5 ori dupa aceea. Si chiar am observat ca gravidele de 20 si ceva de ani sunt mult mai distrate, neatente si nu iau in serios responsabilitatea, poate pentru ca au tot timpul din lume sa mai incerce in cazul in care pierd o sarcina sau nasc un copil cu malformatii din cauza fumatului.
Din pacate si asa traim intr-o tara mizerabila care nu da doi bani pe reproducere si natalitate. Sistemul sanitar nu permite o urmarire normala a sarcinii pe bani putini. In aceste conditii de ce ne-am face si noi rau cu mana noastra? Un efort, un mic efort, dar satisfactia va fi mare atunci cand ti se va spune ca ai nascut un bebelus perfect sanatos. Intr-adevar, nu exista garantia ca va fi sanatos daca nu fumezi, dar macar stii ca ai facut tot posibilul sa contribui la sanatatea lui.

Sunday, November 6, 2011

Revue de livre "Charly 9" de Jean Teulé

C'est ma première lecture de Jean Teulé mais je me déclare déjà presque conquise par le style du romancier, qui deviendra bientôt mon préféré. Autant de symbolisme, de profondeur et en même temps d'ironie et de sarcasme (à la fois comique et tragique), sont difficiles à trouver ailleurs.

Le destin de Charles IX m'était assez familier avant de choisir ma lecture, pourtant, le roman m'a profondément impressionné par une perception différente du personnage.

L'action débute par le complot du massacre, mis en place par Catherine de Médicis, Henri d'Anjou et le conseil de gouvernement. Je laisse de côté mon propre avis sur les vrais organisateurs, car c'est un roman et pas une biographie, donc les erreurs historiques sont acceptées. La veuve noire et Ses Yeux Chers arrivent à convaincre Charles de la nécessité du carnage en évoquant les arguments suivants:
- Éviter de lutter en Flandre contre l'Espagne catholique
- Utiliser le prétexte pour se débarrasser de Coligny, mauvais conseiller du roi selon Catherine
- Prévenir l'enlèvement de la famille royale comploté par les protestants
- Stopper les protestants qui s'emparaient déjà des villes et égorgeaient les catholiques

Le procédé employé par l'auteur pour montrer l'accroissement de l'effroi de Charles vis à vis des comploteurs est tout à fait troublant: «deux morts?», «six morts?», «cent morts?», «mille morts?», «trente mille morts?» Ce n'est qu'une répétition qui préfigure et augmente la tragédie.

La phrase «Ce ne sont quand même que des protestants» révèle une attitude inhumaine envers une religion qui n'est pas encore reconnue. Selon la mentalité des catholiques, le massacre ne devait être qu'une «grande lessive» approuvée par Dieu.

Charles n'a jamais voulu être roi, fait confirmé par le portrait qu'on lui fasse dans l'ouvrage et par ses propres mots. D'une certaine façon, le roi essaie de minimiser son rôle dans le massacre à celui d'un simple témoin, accablé par le malheur, incapable de prendre des décisions. «Agis comme tu veux, mamma. C'est ta décision...»

Les cris épouvantables des corbeaux «Quoi», «Crois» et «Croa» le jour de 24 août 1572 symbolisent la stupéfaction générale juste après le carnage, et la mort qui dominait le paysage.

Charles se rend compte à plusieurs occasions que son copain Henriot (futur Henri IV) «pue», mais c'est juste une métaphore utilisée par le roi pour se moquer de son esprit hésitant entre les deux religions, qui l'ai aidé en effet à survivre le massacre et à conserver ses chances à la couronne de France. Celui qui pue n'est pas franc avec les autres, il cache sa vraie identité.

Charles IX l'homme nous est révélé en toute splendeur dans les dialogues avec sa mère, Elisabeth, Henriot et Ambroise Paré.

Très jeune, au début de son règne, Charles commence à désirer la mort immédiatement après la St. Barthélemy: «Dois-je me retirer dans ma chambre ou dans quelque désert ou sous quelque rocher? Où fuir?» Sa propre phrase annonce sa mort pré-mature, perçue sans doute comme un refuge.

Le motif de l'autruche est très important dans la tentative de l'auteur de nous rendre le portrait fidèle du roi: «les autruches se mettent la tête dans le sable pour ne plus avoir à regarder les problèmes en face. Sinon, c'est un oiseau coureur.» On reconnaît facilement le caractère de Charles dans cette courte description: roi par hasard, né pour ne pas gouverner, aime laisser aux autres la liberté de prendre des décisions pour s'en débarrasser, et chasser en toute liberté. «Aux civilisations, je préfère les paysages.»

Après le massacre, Charles voit et sent des remords et reproches partout, même dans sa soupe: «là aussi, c'est plein d'yeux écarquillés de reproches qui me regardent!» Malheureusement les remords vont se transformer en obsession, l'obsession en maladie, qui va aboutir à sa mort au bout de deux ans après le malheureux événement. D'autant plus que toute la Chrétienté et le pape le considère comme «le vengeur du ciel», tandis qu'en vérité il n'est qu'un «jeune roi tueur».

Contre toute attente, quand le roi apprend la naissance de sa fille il se sent soulagé de ne pas laisser un héritier mâle à la postérité.  Un garçon, futur roi, lui aura-t-il sans doute reproché son pire exploit et il n'aurait pu justifier son acte.

Quand la démence s'accentue, Charles passe par plusieurs états d'esprit – il tue son chien, il a des crises de nerfs, des accès de fureur, (il se venge contre les animaux, mais en fait c'est après les hommes qu'il est fâché).  «Je ressemble à ces chiens qui sont entrés dans l'eau et qui ne peuvent regagner le bord car le courant les emporte si bien qu'en nageant toujours à la fin ils se noient.»

A un certain moment de sa folie, Charles manifeste son envie de tuer tout son peuple pour faire les gens oublier le massacre, et le bourreau lui devient un bon ami car ils semblent avoir trouvé beaucoup d'affinités.

En ce qui concerne l'aspect physique de Charles après la St. Barthélemy: «A vingt-trois ans, le roi aux rides profondes donne l'impression d'être âgé de plus de double...» - il est un homme consommé.

Vers sa fin, le symbolisme s'accentue, notamment quand il s'agit de l'immense quantité de sang perdu par Charles pendant sa maladie: «C'est tout le sang que j'ai fait verser qui ressort par ma peau!» La maladie est probablement survenue comme résultat de son bouleversement intérieur, son regret pour l'acte commis: «La honte me dévore autant que la douleur...»

«L'enfer, je l'ai déjà vécu sur terre.» - voilà les considérations d'un jeune homme extrêmement marqué par son destin. Du coup, l'autopsie du cadavre du roi relève un «cœur flasque et comme desséché: toute l'humeur aqueuse, habituellement contenue dans le péricarde, ayant disparu.»

Le final s'avère bien triste pour Charles aussi bien que pour nous, les spectateurs. Inévitablement, le roi est bientôt oublié et la guerre recommence. Il n'a été donc qu'une victime de son temps. Avec ou sans lui, le massacre de la St. Barthélémy aurait eu lieu.

Grâce à un décor et des scènes assez statiques, le livre de Jean Teulé pourrait facilement être joué comme une pièce de théâtre. Les commentaires sont inutiles, je vous invite à lire...