Monday, December 13, 2010

Joyeux anniversaire, Henri IV!

Aujourd’hui, le 13 décembre, nous fêtons l’anniversaire d’Henri IV, le roi pacificateur et l’un des personnages les plus controversés de l’histoire de la France, et voilà pourquoi:
- Son avènement a apporté un changement de dynastie (Valois ->Bourbon), après 261 ans
- Né huguenot, il s’est illustré pendant les guerres de religion en tant que chef de son parti
- Pour accéder au trône de la France il a été obligé de se convertir au catholicisme
- Par l’édit de Nantes il a mis fin à plusieurs décennies de combats entre les protestants et les catholiques
- C’est le deuxième roi français qui meurt assassiné

Courte chronologie des moments marquants de sa vie:

1533, 13 décembre, naissance de Henri de Navarre à Pau (ses parents - Antoine de Bourbon, prince de sang, et Jeanne d’Albret, reine de Navarre)
1572, 18 août, mariage avec Marguerite de Valois, fille d'Henri II et Catherine de Médicis, pour tenter une réconciliation entre protestants et catholiques, geste qui a généré le massacre de la Saint-Barthélemy (août 1572)
1584, Henri de Navarre devient l’héritier de la couronne de France après la mort du duc d’Anjou, le frère du roi
1588, après la journée des Barricades, le roi de France Henri III se rallie à Henri de Navarre, chef du parti protestant, pour assiéger Paris et rétablir la paix dans le royaume
1593, après la mort d’Henri III (août 1589), Henri de Navarre abjure solennellement la confession protestante et se convertit au catholicisme pour faire valoir ses droits sur la couronne. Il est sacré à Chartres le 27 février 1594 sous le nom d'Henri IV.
1595, victoire à la Fontaine-Française, qui oppose le roi aux troupes de la Ligue et finalement apporte le démantèlement de la Ligue. Henri IV est reconnu par le Pape.
1598, signature de l’Edit de Nantes, qui offre aux huguenots la liberté de conscience, l’égalité civile et des garanties en matière de droits et qui marque la fin des guerres de religion. L'édit ne sera jamais entièrement respecté et finalement révoqué en 1685 par Louis XIV.
1599, en absence d'héritier, Henri IV répudie Margot et épouse en 1600 Marie de Médicis avec laquelle il aura six enfants, dont le futur Louis XIII.
1601, 27 septembre, naissance de son fils et successeur Louis XIII à Fontainebleau
1610, 14 mai, Henri IV est assassiné par un catholique fanatisé (François Ravaillac) dans la rue de Ferronnerie à Paris. Marie de Médicis va assurer la régence du royaume pendant la minorité de Louis XIII.
Après sa mort brutale, Henri IV devient une légende. Son règne est encore considéré comme l’âge d’or de la monarchie française. Ses erreurs oubliées, il ne reste que l’image d’un bon roi, brave, pacificateur, apprécié par ses sujets, malgré ses hésitations confessionnelles.

Wednesday, December 8, 2010

Birth date of Mary Stuart, Queen of Scotland

On this day in history, 8th December 1542, Mary of Guise gave birth to the future Mary Stuart, Queen of Scots, who lost her father, James V of Scotland, only a few days later and was coronated at a very early age, as Queen of Scotland.
I am not going to tell her story here, which is long but fascinating. On this occasion I would like to remind the world of her importance, even 5 centuries after her death.
Mary of Scotland is probably the best image of a woman definitely destined to be a queen. She was already a queen in her infancy, she claimed to be queen of England after the death of Mary I in 1558 (as granddaughter of Margaret Tudor, sister of Henry VIII) and she became queen of France in 1559, after her first husband François II ascended to the throne.
Having read a lot of material about her, I never cease to wonder how tragic and troubled her fate was. Playing the role of queen is not as easy as it seems. You have to choose between acting like a strong, level-headed monarch and acting as a woman craving for love. Mary Stuart wanted to do both but we all agree she failed, because it was not possible, especially in such a violent and wild century as the 16th. Unlike her cousin Elisabeth I, queen of England, Mary was prone to making choices rather with her heart than with her mind and consequently made a lot of mistakes that eventually led to her destruction.
Her intelligence, passion, spirituality and generosity were no secret to the world and many acknowledged her as one of the most emancipated minds of that time. Upon her return to Scotland some would profit from her weaknesses and make her a prisoner of her own fate. Executed on 8 February 1587, after a long imprisonment in England, she is considered a martyr by the Catholic Church. Her only son, James, inherited both kingdoms: Scotland and England, thus forever uniting the two nations drifted apart for centuries before that.

Recommended biographies:
Friedrich Schiller "Mary Stuart"
Stefan Zweig "Marie Stuart"
Alison Weir "Mary Queen of Scots and the Murder of Lord Darnley"
John Guy "Queen of Scots: The True Life of Mary Stuart"

Monday, December 6, 2010

6 décembre, anniversaire du rattachement de la Bretagne à la France

1490. Après des siècles de conflits entre la France et la Bretagne, l’héritière du duché de Bretagne (de son père François II), Anne de Bretagne choisit tout d’abord d’épouser Maximilien de Habsbourg, le futur empereur d’Allemagne, pour préserver l’indépendance de son pays (depuis 1465 son père n’avait cessé de guerroyer contre Louis XI s’allliant avec ses ennemis). Le mariage par procuration n’a jamais été consommé. Charles VIII, le jeune roi de France, était lui même fiancé depuis son enfance à Marguerite d’Autriche, la fille de Maximilien.


La guerre contre la France était perdue en 1490 pour la Bretagne, et la petite reine attendait les secours de son mari. Celui-ci, pris ailleurs dans un conflit avec les Turcs, ne réagit pas. Les nobles de Bretagne supplient alors la jeune fille de mettre fin aux souffrances de son peuple et épouser le vainqueur, le roi de France. Au bout de quelques mois, elle consentit à un traité de paix dont sa main était l’enjeu. Après des fiançailles difficiles, causées par l’annulation de son mariage par procuration avec Maximilien ainsi que par la rupture d’engagement entre Charles et Marguerite d’Autriche, le mariage a finalement eu lieu le matin de 6 décembre 1491 à Langeais. Plusieurs témoins ont été présents, notamment: le duc Louis d'Orléans, le duc de Bourbon, les comtes d'Angoulême, de Foix et de Vendôme, le prince d'Orange, le chancelier Philippe de Montauban, le sire de Coëtquen.

A propos de cet événement, voici ci-dessous un extrait du livre de Simone Bertière "Les Reines de France aux temps de Valois", volume 1 "Le beau XVIe siècle":

"Pour la célébration du mariage on avait choisi une forteresse. Sur le site de Langeais, qui occupe un entablement rocheux dominant la rive gauche de la Loire, Louis XI avait fait bâtir un château fort inexpugnable. De quoi décourager Maximilien, pour le cas où il aurait tenté de faire enlever son ex-épouse (...) Les futurs conjoints se rendirent à Langeais séparément. Anne arriva la première. Charles la rejoignit plus discrètement encore, dans la nuit du 5 au 6 décembre par voie fluviale, accompagné d’une suite réduite. Et la Loire fut aussitôt interdite à tout trafic. La cérémonie eut lieu aussitôt, à l’aube du 6 décembre, en présence de quelques grands seigneurs triés sur le volet. (...)
Les termes en avaient été minutieusement pesés par les juristes français. Il s’agissait d’arrimer solidement la Bretagne à la France. La jeune femme conservait son titre ducal, mais abandonnait au roi l’administration de ses territoires. Dans un esprit d’apparente égalité, les deux époux se faisaient donation réciproque de tous leurs droits sur la province en cause, mais un jeu de clauses complexes en assurait, à la génération suivante, le rattachement à la France. On avait envisagé plusieurs cas. Si Anne mourait la première en laissant des enfants, ceux-ci héritaient naturellement d’elle. Dans le cas contraire, la Bretagne appartiendrait à Charles VIII. Si Charles mourait le premier, (...) pour empêcher sa veuve de reprendre la Bretagne et de l’apporter en dot à un nouveau mari, une clause très insolite stipulait qu’elle serait tenue d’épouser son successeur sur le trône de France. (...) Telle avait été la solution trouvée pour concilier les droits théoriques d’Anne sur sa province natale avec les intérêts français. (...)
Elle n’avait pas encore quinze ans, le roi en avait vingt et un. (...) Dès le 18 décembre, Charles, rassuré, la présente à sa bonne ville de Tours, qui lui fait un accueil chaleureux. Et en février, il la conduit à Paris pour être non seulement couronnée dans l’abbatiale de Saint-Denis, mais sacrée: c’est un honneur."

L’histoire a été dure avec ses protagonistes. Charles et Anne ont pris des engagements solennels avant leur mariage qu’il ont violés. Leurs malheurs ultérieurs sont ainsi expliquables (la perte de tous leurs enfants en bas âge et la mort prémature de Charles). On connait la suite de leur destin, en 1499 Anne épouse le cousin et le successeur de Charles, Louis XII. Le second contrat de mariage est quand même plus favorable à Anne, conservant ainsi l’autonomie, les privilèges et les institutions de sa province.

La scène du célèbre mariage symbolique entre la Bretagne et la France qui a eu lieu le 6 décembre 1491 est reproduite en personnages de cire dans une des grandes salles du château de Langeais.

Thursday, December 2, 2010

EU citizens becoming slaves of endless refinancing

At the end of November the Irish government finally accepted the significant emergency bail-out granted by the EU and the IMF. The situation is quite similar to Greece’s in May. While there was actually some helpful action immediately felt by investors, this time things are more complicated. The panic gets hold of other countries in line and spreading as a result of the domino effect over Spain, Portugal and even Italy.

The Europe’s bail-out potential is obviously not big enough to sustain every EU country’s financial problems. That’s what I assumed in the first place. Well, it used to be a good idea, as long as Greece was perceived as a singular case of desperation, as an exception. The risk of contagion was yet invisible in May. Now the biggest European economies are threatened by disaster.

Until recently, Europe’s rescue plan was intended to offer cash to help economies get over some temporary difficulties. But as more countries face the same problem, we understand that multinational banks intervention will only cause currencies failure and a transfer of wealth towards the creditor pyramid. Soon enough the multinational banks will be able to control the finances of the countries they "saved".

In a desperate attempt to save local banks, uninspired governments decided to swallow the banks bad loans and to endanger their own creditworthiness. Big mistake. It’s like swallowing something you cannot actually digest, because you don’t have a stomach for that.

Ireland and Greece are clearly not able to face an austerity budget right now and can hardly raise enough taxes to finance the huge borrowing. Portugal is also on the edge of soliciting a bail-out while Spain is looked upon as another potential victim, although its situation is less troubled.

Now, common citizens from all the EU countries are forced to accept the fact that all their life savings are used to bail out neighboring bankrupt economies. Yes, that’s the spirit of helping a neighbor in need… but can we afford doing this again and again, every 3 months? Or isn’t this just a big secret machinery put in place to create dependencies and a new kind of slavery?

I’ve been asking myself the same question for quite a while: what will happen to our dearest Euro? It seems like the brilliant minds who created the Euro phenomenon were not 100% committed. They established a monetary union without establishing a fiscal union. And now it’s kind of late to slow down, go back a few years and set fixed exchange rates to prevent speculation against national European currencies.

I hate to acknowledge that we all depend on Germany and the European Central Bank to sustain a future that no longer exists. They provide us with sources of money but they also turn us into slaves paying back debts which are not necessarily ours. The spirit of union, is it worth?